Le mot palynologie a été introduit par Hyde et
Williams
en 1944. La palynologie, étymologiquement «
étude
de la poussière » (du grec « palunein
») est
la science qui s’intéresse aux spores et aux
grains de
pollen. Son domaine de recherche est très vaste (biologie,
géologie, botanique, etc.) ; toutefois nous
présenterons
cette science paléobotanique et son apport à une
discipline : l’archéologie
Application de la palynologie à
l’archéologie
La palynologie est une science importante au niveau de
l’orientation actuelle de l’archéologie.
Elle
permet, en effet, de recueillir un certain nombre
d’informations
essentielles sur le milieu dans lequel évoluaient les hommes
préhistoriques.
L’étude des spores et des grains de pollen
fossilisés que recèlent les sédiments
accumulés dans les tourbières et les lacs, permet
de
connaître l’environnement
végétal
passé. L’analyse pollinique des
sédiments est un
moyen efficace pour retracer l’histoire climato-floristique
d’un milieu de manière diachronique. Cette
discipline est
fondamentale pour reconstituer les phases majeures
d’évolution de la végétation
(les
chronozones) et du climat depuis le dernier maximum glaciaire, il y a
environ 20 000 ans. En outre, elle fournit une gamme de renseignements
inestimables en ce qui concerne les modifications imposées
par
l’homme sur le milieu.
Principes et
méthodes
* Hypothèses et limites : la
démarche pollenanalytique
L’analyse pollinique est fondée sur deux
particularités bien connues de la membrane pollinique :
- sa spécificité morphologique qui fait que
l’observation du pollen permet l’identification de
la
plante productrice ;
- sa grande résistance à la corrosion qui fait
que les
grains de pollen et les spores émis en grand nombre
s’accumulent et se conservent très bien dans des
sites
d’ambiances humides (tourbières, lacs,
paléo-chenaux, etc.) ou au contraire dans des milieux
très secs, d’où ils peuvent
être par la suite
extraits.
La démarche du pollenanalyste est animée par la
conviction que grâce aux pluies polliniques
fossilisées,
il est possible de reconstituer la composition du couvert
végétal au moment où se sont
déposés
les sédiments.
* Protocole palynologique : du terrain
à l’interprétation
La première tâche de l’analyste est de
prélever des échantillons à
l’aide
d’un carottier russe, soit manuellement, soit
mécaniquement. Il s’ensuit une série de
prélèvements réalisée
généralement tous les 4 cm. Puis ces
échantillons
subissent un traitement chimique qui consiste en une succession
d’attaques acido-basiques destinées à
réduire au maximum la gangue minérale et
organique non
pollinique. Seule la sporopollénine (constituant
très
résistant de la paroi sporopollinique) résiste
à
cette intervention destructrice. Le but de cette manipulation est de
séparer les spores et les grains de pollen du
sédiment.
Le résultat de chacune de ces préparations est
alors
monté sur lame. Le palynologue identifie et compte les
grains de
pollen et les spores présents sur chaque lame au moyen
d’un microscope optique. L’identification du
contenu
sporo-pollinique s’effectue le plus souvent au niveau de la
famille, suivant quatre critères morphologiques (forme,
taille,
aperture, structure et sculpture de la paroi). Afin que le
résultat soit statistiquement significatif le pollenanalyste
doit compter un minimum de 380 grains de pollen. Puis il
établit
le pourcentage relatif de chaque taxon en vue de construire le spectre
pollinique caractéristique de chaque
prélèvement.
Ces spectres sont ensuite figurés par des lignes
polliniques. La
juxtaposition de ces lignes polliniques constitue un diagramme
pollinique. « Le diagramme pollinique n’est enfin
de compte
qu’un langage codé. Le décoder est le
véritable objet de l’analyse pollinique
» (Maurice
Reille, Leçon de palynologie, 1990). À cet
instant
précis, débute
l’interprétation des
comptages polliniques : elle sous-entend une maîtrise de la
méthode pollenanalytique et une excellente connaissance des
relations pluies polliniques-végétation actuelle.
Les principaux résultats :
chronozones et indices d’anthropisation
* Les chronozones : reconstitution de la
végétation depuis 15 000 ans
« L’analyse pollinique doit permettre, en tout
premier
lieu, de reconstituer la végétation
passée.
C’est elle qui sera l’un des moyens de comprendre
l’environnement passé et
l’évolution du
climat » (Marie-José Gaillard, Étude
palynologique
de l’évolution tardi- et postglaciaire du
Moyen-Pays
Romand, 1984).
Les analyses palynologiques ont montré
qu’à un
cycle climatique correspond aussi un cycle de la
végétation. Les spectres polliniques
diffèrent en
fonction du climat. Les périodes interglaciaires peuvent
être définies comme des périodes durant
lesquelles
la végétation suit une succession logique :
steppes
froides, forêts boréales (pins, bouleaux, etc.),
forêts tempérées (de type
chênaie-mixte),
forêts acides (sapins, épicéas,
hêtres etc.),
puis retour vers les forêts boréales et le stade
steppique. Les périodes glaciaires, sont quant à
elles,
des périodes froides climatiquement instables, ne
fournissant
pas une image pollinique homogène avec parfois de brusques
phases de réchauffement au sein de cette phase froide,
appelées interstades, provoquant l’extension de
certains
taxons mésothermophiles à partir de refuges
proches.
* Exemple de
l’évolution de la
végétation sur le Massif jurassien depuis le
Tardiglaciaire (cf. tableau)
Le Tardiglaciaire (subdivision de la dernière glaciation,
postérieure au maximum glaciaire) se scinde en trois
périodes : le Dryas ancien (15 000-12 700 BP),
l’interstade Bølling-Allerød (12 700-11
000 BP) et
le Dryas récent (11 000 BP). Le Dryas ancien est
caractérisé par une
végétation de type
steppique, contrairement à l’interstade
Bølling-Allerød marqué par la
recolonisation
forestière avec l’expansion du bouleau puis du
pin,
liée à un brusque réchauffement
climatique. Suite
à cette amélioration survient un brusque retour
du froid,
lors du Dryas récent, qui marque un renouveau des
herbacées steppiques et un recul de la forêt.
Aux alentours de 10 000 BP, commence
l’Holocène,
période interglaciaire, dans laquelle nous nous trouvons
actuellement. Cet interstade se décompose en six phases ou
chronozones (Préboréal, Boréal,
Atlantique ancien,
Atlantique récent, Subboréal et Subatlantique).
Le couvert végétal du
Préboréal (10 000-9
000 BP), est marqué par le ré-chauffement
climatique qui
s’opère depuis le début de cette phase
interglaciaire. La steppe disparaît face à la mise
en
place d’une forêt presque exclusivement
dominée par
le pin.
Au Boréal (9 000-8 000 BP), s’ensuit une longue
détérioration climatique qui se
caractérise par
l’extension, sur une grande partie de l’Europe
tempérée, du noisetier (Corylus).
Dès la fin du Boréal, les essences
mésothermophiles (tels que le chêne (Quercus),
l’orme (Ulmus), le tilleul (Tilia),
l’érable (Acer)
et le frêne (Fraxinus) accompagnés de nombreux
arbustes)
prennent le pas sur les formations arbustives à noisetiers
pour
devenir dominantes lors de l’Atlantique ancien (8 000-6 000
BP).
Le noisetier ne disparaît pas totalement, mais voit son
importance décroître face à une
«
chênaie-mixte » grandissante. Climatiquement, cette
chronozone est marquée dans un premier temps par un optimum
climatique, puis dans un second temps par une lente
dégradation,
marquée par le déclin de la «
chênaie-mixte
» au détriment du sapin (Abies) et du
hêtre (Fagus),
qui connaîtront un certain développement lors de
l’Atlantique récent.
Durant l’Atlantique récent (6 000-4 700 BP), les
chênaies-hêtraies se développent en
plaine et sur
les zones de plateaux, tandis qu’en altitude, apparaissent
les
toutes premières hêtraies-sapinières.
D’un
point de vue purement climatique, cette période se partage
en
trois parties : deux favorables encadrent une défavorable
particulièrement importante.
Les hêtres encore largement associés aux
chênes
peuplent les plaines de basse altitude et les forêts de
moyennes
montagnes, lors du Subboréal (4 700-2 700 BP).
L’altitude
conditionne le développement du sapin et des
premières
pessières.
La dernière chronozone, le Subatlantique est de loin la plus
difficile à appréhender, notamment en raison du
développement toujours plus imposant de
l’anthropisation
au cours de ces quatre derniers millénaires. Le climat
favorise
le développement de forêts composées de
hêtres, de sapins et
d’épicéas ; le charme
apparaît à la transition
Subboréal-Subatlantique,
vers 2 700 BP.
Cette brève présentation de
l’évolution de
la végétation sur le Massif jurassien depuis
environs 15
000 ans est à nuancer en fonction du gradient altitudinal et
latitudinal.
* Les indices polliniques
d’anthropisation (IPA)
Les interventions humaines sur le paysage ne sont plus à
démontrer. Les indicateurs d’anthropisation
reflètent la part et la nature des actions humaines sur
l’environnement végétal. Les pratiques
agro-pastorales (culture, élevage par exemple)
entraînent
un déséquilibre au sein des
communautés
végétales. Ces
déséquilibres sont visibles
dans le diagramme pollinique. Le premier indice évident est
souvent la chute des taux de pollen arboréen (AP).
L’ouverture du milieu forestier favorise alors
l’apparition
de nombreuses plantes héliophiles et pionnières.
Jusqu’au Préboréal,
l’influence de
l’homme sur la végétation n’a
jamais
été démontré. En revanche,
de rares
études révèlent que le comportement
pollinique du
noisetier est parfois « curieux » dans le
Boréal et
le début de l’Atlantique. Les causes peuvent
être
multiples, soit d’origine naturelle, soit d’origine
humaine. Dès la fin du Boréal,
l’influence humaine
sur le couvert végétal est attestée.
C’est
au cours des quatre derniers millénaires (lors du
Subatlantique)
que les actions de l’homme sur l’environnement se
renforcent et s’intensifient.
|
LA
PALYNOLOGIE EN
CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE
Définition
La palynologie
est
l'étude des grains de pollen et spores conservés
dans les
sédiments. Ces éléments sont
identifiables par différentes
caractéristiques morphologiques et nous donnent un
aperçu de la
végétation passée ou
présente.
Le
matériel d'étude:
mode de conservation alias où trouver des pollen?
Les spores et
grains de
pollen sont des matériaux organiques, donc
périssables. Ils
résistent néanmoins plutôt bien
à l'enfouissement mais craignent
principalement deux facteurs: un pH acide et une forte
granulométrie.
Par forte granulométrie, on entend la présence
d'éléments
grossiers tel que du sable ou des graviers. Plus ceux-ci sont
nombreux, moins les pollen ont de chances de survie. Ils ont un effet
abrasif sur les grains et les spores qui peut rendre leur
identification impossible, voire désintégrer
totalement ces
éléments.
En contexte
archéologique, les meilleurs chances de trouver des pollen
sont dans
les structures en eau comme des puits, des mares ou des latrines,
mais aussi parfois dans des fossés, des fosses et des
tombes. Même
si cela reste difficile de prédire la présence ou
l'absence de
pollen sur un site, il est néanmoins des signes qui ne
trompent pas.
Les puits et les mares sont toujours de bon candidat pour ce type
d'étude, surtout dans leur partie inférieure et
leurs premiers
comblements. Pour les autres structures et le site en
général,
l'absence de faune ou de restes osseux indique dans certains cas un
pH non favorable à la conservation des restes organiques, il
y a
donc peu de chance de trouver des pollen.
Les
perspectives de
recherche
La palynologie
permet
d'aborder deux grands domaines, qui parfois se rencontrent: le
paléoenvironnement et l'ethnobotanie.
Le
paléoenvironnement
La palynologie
permet en
effet d'obtenir par l'identification des grains et spores de pollen
une image d'une partie du
couvert végétal d'un lieu, le plus souvent
à l'échelle locale
mais aussi parfois régionale. Cette image peut
être celle d'un
instant T bien précis ou représenter
l'évolution dans le temps du
couvert végétal d'une aire
géographique. Par ailleurs, comme
tous les êtres vivants, les végétaux
sont sensibles aux variations
de température et d'humidité, mais aussi
à bien d'autres facteurs
tels que la nature du sol, l'acidité de l'eau
(espèces aquatiques)
ou les activités anthropiques. Par conséquent ils
offrent aussi une
expression directe du climat et de conditions de vie dans lequel ils
évoluent, les végétaux disposant d'une
grande diversité
taxinomique, la plupart des espèces étant
inféodées à des
biotopes précis.
L'ethnobotanie
L'ethnobotanie
est la science qui s'intéresse à retracer les
interactions
qu'entretenaient l'Homme avec le monde végétal.
La palynologie y
participe grandement dans plusieurs domaines, à savoir
l'impact de
l'homme sur l'environnement et les espèces
végétales
(domestication, croisements génétiques,
déforestation, etc), la
place des ressources végétales dans
l'économie d'une population
(production, alimentation, importance relative des espèces),
mais
aussi dans l'imaginaire, l'industrie, le social et la
médecine
(pratiques funéraires, savoir médicinal,
techniques industrielles
et agricoles, etc).
Tous
ces indices livrés par les pollen nous offrent une vision
à
différentes échelles. Ils servent à
identifier la fonction de
certaines structures, la reconstruction de certains gestes comme le
dépôt d'offrandes funéraires ou la
confection de substances
industrielles ou médicinales; ils permettent une meilleure
compréhension du contexte environnemental dans lequel un
site se
développe et ils rendent accessible la notion de gestion
économique
d'un territoire d'un point de vue agricole et industriel
(déforestation, érosion, cultures, etc).
Méthodologie
et déroulement d'une étude
Elaboration
d'une problématique
On
ne le répètera jamais assez, cette
étape est PRIMORDIALE. Elle va
conditionner toute la réussite de l'étude. Il est
temps aujourd'hui
que les études environnementales soient
intégrées dès la
naissance du projet aux problématiques de recherche, ce qui
n'est
pas encore le cas partout en France.
Les
problématiques établies avant le commencement de
la fouille varient
principalement en fonction de la nature présumée
du site ainsi que
de la nature géologique du terrain et de son potentiel de
conservation des éléments organiques. Il est
évident que les
questions ne seront pas les mêmes si l'on se situe en
contexte
urbain ou rural, s'il s'agit d'un habitat ou d'une
nécropole, si
l'on est en milieu clairement humide (tourbière, lac, etc)
ou que
l'on soit susceptible de trouver des structures en rapport avec l'eau
(puits, latrines, citernes, etc) ou non.
De
manière générale, voici quelques
pistes de réflexion qui doivent
être prises en compte avant le début de chaque
fouille, qu'elle
soit préventive ou programmée:
site d'habitat ou site "de vie"
|
site funéraire
|
Nature des activités se
déroulant sur le site: agriculture, industrie, confection de
substances médicinales (baume, miel, psychotrope, etc), mais
aussi de substances à vocation industrielle (colle,
résine, pois, etc)
|
Pratiques funéraires
(dépôt de fleurs, de gerbes
végétales)
|
Identification des aires de travail et
détermination de la fonction des structures encore visibles
|
Pratiques médicinales
(dépôt d'offrandes de type médicinale)
|
Reconstitution de l'environnement
végétal autour du site, de l'échelle
locale à l'échelle régionale
|
Pratiques sociales (dépôt
d'offrandes comme marqueur social, définition de groupements
sociaux, etc)
|
Impact de l'homme sur son environnement, notion de
gestion du territoire
|
|
A partir de
cela, il faut
ensuite établir une stratégie de
prélèvement et bien entendu un
budget. Il est possible aujourd'hui d'établir des programmes
de
prélèvements adaptés aux moyens
financiers de chaque projet. Mieux
vaut un petit programme restreint mais bien défini que pas
de
programme du tout! La stratégie de
prélèvement devra définir le
nombre de prélèvements à
réaliser (la plupart du temps il s'agit
d'une fourchette) et leur répartition sur le site entre les
différentes zones et / ou les différents types de
structures. Bien
sûr ce programme n'est pas fixe et sera amené
à être modifié au
fil des découvertes et de notre compréhension du
site.
Sur le
terrain
Avec le
début de la
fouille, notre programme va se retrouver confronter à la
réalité
du site qui peut parfois être bien différente de
ce que les
sondages diagnostiques et autres pouvaient laisser présager.
La
plupart du temps, même s'il y a toujours une marge
d'adaptation, le
programme ne nécessite pas de grands chamboulements. Les
proportions
des différentes catégories de
prélèvement initialement prévues
vont seulement être légèrement
modifiées.
En revanche
dans certains
cas, le site se révèle d'une nature
très différente que celle
attendue, ou bien son importance a été
sous-estimée. Il faudra
dans ce cas repartir au point de départ et
réviser la totalité du
programme, voire reprendre le budget initialement prévu si
nécessaire. Ce cas de figure demeure néanmoins
assez exceptionnel
et la majeure partie du temps seuls quelques aménagements
s'imposent.
Réaliser
un prélèvement
dans le but d'entreprendre une étude palynologique n'est pas
très
sorcier mais demande néanmoins quelques
précautions pour éviter
toute contamination. La première est de nettoyer ses outils
avant et
entre chaque prélèvement, de
préférence avec de l'eau distillée,
sinon avec de l'eau du robinet. Evitez l'eau de pluie qui contient
des pollen de la végétation environnante.
Les
prélèvements
peuvent être faits en vrac, conditionnés dans des
sacs plastiques
hermétiques, mais le mieux reste le
prélèvement en colonne. Ils
doivent bien sûr être
étiquetés, numérotés,
répertoriés,
reportés sur les plans de fouille et les profils, tout comme
les
archéologues le font habituellement pour les artefacts
importants
par exemple. Il est essentiel de prélever rapidement les
contextes
et de ne pas les laisser exposer trop longtemps aux
intempéries et
aux vents (il y a des pollen partout autour de nous!).
Pas besoin de
grande
quantité de sédiment en palynologie, en
théorie une cuillère à
soupe suffit! Toutefois si vous effectuez un
prélèvement en vrac,
prélever au minimum 1/4 L si possible. Pour les
prélèvement en
colonne, l'usage en archéologie et pour des raisons
pratiques
évidentes est d'utiliser des rails à
contre-plaqué et c'est tout à
fait convenable. Ne faites de colonne de plus d'1 m de long! D'abord
parce que c'est plus dur à prélever, ensuite car
c'est encore plus
pénible à transporter. Si la stratigraphie est
importante, découpez
le rail en plusieurs tronçons de 0,50 à 1 m et
prélevez en
quinconce comme sur le schéma ci-dessous, en veillant bien
à ce que
les prélèvements se chevauchent sur une hauteur
de 0,10 m minimum.

Il est
également
possible de réaliser en marge du site
archéologique un programme de
carottage. Cette démarche s'inscrit davantage dans un but
géoarchéologique mais donne en
général de meilleurs résultats en
terme de reconstruction de l'environnement et de mesure de l'impact
de l'homme sur le milieu. L'étude palynologique sur
carottage est
souvent couplée à une étude des
processus de sédimentation et à
un programme de datation radiocarbone (je rappelle que les pollen
peuvent être datés par radiocarbone).
En
laboratoire ou sur
la base de fouille
Les
prélèvements seront
ensuite soit stockés dans un endroit sec, à
l'abri de la lumière
et à une température basse (idéale
entre -10° et +10°C, le plus
pratique étant de les congeler), soit traités
pour pouvoir être
étudiés.
L'extraction
des pollen
doit nécessairement être faite en laboratoire par
un spécialiste
et comprend les étapes suivantes:
-
prélèvement
d'un volume standard de sédiment
-
défloculation
de l'échantillon dans une solution à 1% de sodium
pyrophosphate
-
tamisage de
l'échantillon dans une maille de 125µm pour éliminer les
particules minérales grossières et la fraction
organique
-
acétolyse
de l'échantillon
-
élimination
de la fraction minérale fine dans une solution de sodium
polytungstate de densité 2,0g/cm³
-
montage de
l'échantillon en lame mince dans une gelée de
glycérol
L'étude
C'est
l'étude proprement dite qui commence ensuite. Celle-ci doit
être
menée par une personne formée à l'aide
d'une collection de pollen
modernes et d'ouvrages d'identification de
référence. Elle peut se
dérouler selon deux modèles: on décide
dès le début d'étudier
la totalité des prélèvements car le
budget et le temps nous le
permettent, ou l'on passe tout d'abord par une phase
d'évaluation
des échantillons afin de déterminer leur
potentiel scientifique et
un ordre de priorité à défaut de ne
pouvoir tout étudier pour des
raisons budgétaires ou des contraintes de temps.
Si
l'on choisit de procéder dans un premier temps à
une évaluation,
le spécialiste va dresser un rapide bilan en "scannant"
chaque échantillon et en notant les espèces
rencontrées et leurs
proportions générales. Il établira
ensuite avec plusieurs
critères, qui sont essentiellement le nombre de grains de
pollen et
spores et leur état de conservation, un classement
hiérarchique du
potentiel de l'ensemble des prélèvements. Il
prendra également en
compte les priorités scientifiques de
l'archéologue en fonction des
contextes prélevés. A partir de ce classement, du
budget et du
temps disponibles, ainsi que du programme de recherche, on
sélectionnera les échantillons dont
l'étude sera approfondie. Pour
les autres échantillons, une brève note sera
rédigée indiquant
les observations faites lors de l'évaluation et les raisons
de
l'abandon de l'étude. Les autres
prélèvements seront étudiés
avec minutie.
Le
rapport qui viendra clôturer l'étude devra
comprendre l'intégralité
des résultats bruts (pourcentage des différentes
espèces et
diagramme pollinique) et des observations
réalisées durant
l'analyse, ainsi que l'interprétation des profils
palynologiques de
chaque assemblage. Il devra reprendre clairement toutes les
problématiques initiales et tenter d'y répondre
le plus simplement
possible. Dans l'idéal, le rapport devra aussi
présenter un état
des connaissances pour la période et la région
concernée ainsi que
pour les thématiques spécifiques
abordées dans le cadre du
programme de recherche.
Et
après?
Le
but ultime de toute étude est, comme dans toutes
disciplines,
l'amélioration et la diffusion des connaissances et doit,
dans la
mesure du possible, déboucher sur une publication. Bien
entendu,
toutes les études sont loin de mériter les gros
titres et un
article indépendant, mais peuvent facilement être
intégrées à
des articles plus généraux sur le site
étudié ou à une synthèse
chronologique ou géographique. C'est ce que font depuis
plusieurs
années déjà les palynologues
français en publiant régulièrement.
Bien sûr publier n'est pas gratuit et demande du temps et de
la
volonté.
Où
faire étudier les prélèvements?
Liste
des principaux spécialistes français et
prestataires européens:
NOM
|
INSTITUTION
|
ADRESSE
|
Amélie SARL
|
société privée
|
Amélie, études
environnementales & archéologiques
2, grande rue
57630 MARSAL
http://www.ameliefrance.com
|
Archéosciences
|
UMR 6566
|
Anthropologie
et Paléoenvironnement des Civilisations Armoricaines et
Atlantiques
Université
de Rennes I
Campus de
Beaulieu
35042 RENNES
Cedex
|
Archéolabs
|
société privée
|
Le Châtelard
38840 SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE
FRANCE
http://www.archeolabs.com/
|
Centre de Géomorphologie
|
ER 109
|
Centre de
Géomorphologie
ER 109 / CNRS
24, avenue des
Tilleuls
14000 CAEN
|
Centre de Paléontologie stratigraphique
et Paléoécologie
|
UMR 5565
|
Centre de
Paléontologie stratigraphique et
Paléoécologie
Université
Lyon I
27-43, bd du 11
Novembre
69622 VILLEURBANNE
Cedex
|
Centre de Recherches Archéologiques
|
USR 708
|
Centre de
Recherches Archéologiques
USR 708 / CNRS
Sophia Antipolis
250, rue Albert
Einstein
06560 VALBONNE
|
Centre National de Préhistoire
|
UMR 5808
|
Centre National de
Préhistoire
38, rue du 26e RI
24000 PERIGUEUX
|
Institut de Paléontologie Humaine
|
UMR 6569
|
Institut de
Paléontologie Humaine
1, rue
René Panhard
75013 PARIS
|
Laboratoire d'Ecologie et des
Paléoenvironnements Atlantiques
|
UMR 6566
|
Laboratoire
d'Ecologie et des Paléoenvironnements Atlantiques
2, rue de la
Houssinière
BP 92208
44322 NANTES Cedex
3
|
Laboratoire d'Ecologie Terrestre
|
laboratoire universitaire
|
Laboratoire
d'Ecologie Terrestre
Université
Paul Sabatier
39,
allées Jules Guesde
31062 TOULOUSE
Cedex
|
Laboratoire de Botanique Historique et Palynologie
|
ESA 6116
|
Laboratoire de
Botanique Historique et Palynologie
ESA 6116 / CNRS
Rue Henri
Poincaré
Case 451
Faculté
St Jérôme
13397 MARSEILLE
Cedex 13
|
Laboratoire de Chrono-Ecologie
|
UMR 6565
|
Laboratoire de
Chrono-Ecologie
UFR Sciences
16, route de Gray
25030 BESANCON
Cedex
|
Préhistoire et environnements
quaternaires de l'Europe de l'Ouest
|
ESA 8018
|
Préhistoire
et environnements quaternaires de l'Europe de l'Ouest
ESA 8018 / CNRS
UFR
Géographie
Université
des Sciences de Lille
Avenue Paul
Langevin
59655
VILLENEUVE D'ASCQ Cedex
|
Laboratoire de Palynologie et Dendrochronologie
|
laboratoire
universitaire
|
Laboratoire de
Palynologie et Dendrochronologie
Place Croix du
Sud
Bte 11
1348
LOUVAIN-LA-NEUVE
BELGIQUE
|
Quaternary
Scientific
|
laboratoire
universitaire
|
Quaternary Scientific (QUEST)
University of Reading
GeoScience Building
Whiteknights
READING RG6 6AB
ROYAUME-UNI
http://www.rdg.ac.uk/shes/businessdevelopment/shes-quest.asp
|
Références
essentielles
|