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Actualité de l'archéologie et du patrimoine culturel

France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

En 2017, préalablement à la construction d’un lotissement sur la commune de Chamigny, en Seine-et-Marne, des recherches archéologiques ont été prescrites par l’État (Drac Île-de-France). Les fouilles furent menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous la direction scientifique de Nadine Mahé-Hourlier, archéologue médiéviste. La découverte de la stèle gravée et des deux blocs associés s’est réalisée dans des conditions singulières.

Eu égard à leur volume, ils ont été transportés pour conservation temporaire dans la ferme voisine, dite de Godefroy, aux bons soins de la famille Brayer. C’est donc missionnée par la responsable d’opération et, dans des conditions peu communes, que l'archéologue Rosalie Jallot a entrepris leur étude technologique. Elle y est retournée à plusieurs reprises entre 2018 et 2019. C’est au cours de l'hiver 2019, accompagnée par Jules Masson Mourey pour une acquisition photographique en lumière rasante, que celui-ci décela les premiers motifs. Un nettoyage aussi délicat et exhaustif que possible fut alors entrepris. Une fois réalisé, l’intégralité du décor se révéla sur la face qui reposait au sol durant la découverte et qui n’avait pu être analysée jusque-là.
   
France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 1 - Vue cavalière de la stèle en cours de fouille, face décorée contre le sol
Crédit Photo :  Rosalie Jallot



Au sujet des chercheurs :


Rosalie Jallot est archéologue contractuelle Inrap, chargée d’étude (spécialiste) et technicienne, Laboratoire Trajectoires


Jules Masson Mourey est, quant à lui, doctorant au Laboratoire méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique (Aix-Marseille Université)

Entretien réalisé par Pierre-Emmanuel LENFANT, Archeologia.be

Lorsque je me suis intéressé au sujet - dans le cadre de la préparation de cet entretien croisé  - un seul mot m'est venu à l'esprit : sensationnel!

L'archéologie conduit toujours à un moment ou un autre à réaliser des découvertes. Petites ou grandes, elles contribuent à nourrir le débat sur la connaissance de l'Homme. Or, ici, d'emblée, nous découvrons le respect porté par des hommes du Néolithique à l'aspect naturel d'une pierre de grande taille avec en parallèle un travail réalisé et ayant conduit cette dernière à être "humanisée".


Ma première question appréhendera cette découverte sous un angle peu académique : quels sentiments éprouve un archéologue lorsqu'il prend conscience de la valeur et de l'intérêt d'une telle découverte ?


Rosalie Jallot (R.J.) - Émerveillement, enthousiasme, déculpation de l’énergie et humilité, car une telle « trouvaille » suscite un investissement plein et entier ! Il faut s’en montrer digne d’une certaine manière. La découverte invite à une démarche bien spécifique ; rigueur, persévérance, ouverture d’esprit, sérénité. Cela n’est pas toujours aisé, nous sommes nous-mêmes humains dans un contexte de recherche où tous les sentiments sont invités à se révéler. Garder la tête froide, un esprit d’équipe, trouver le souffle d’achever une étude de longue haleine, voilà un aperçu que je veux signifier aujourd’hui, car l’exaltation, elle, va de soi.

Jules Masson Mourey (J.M.M.) - Ce sont forcément des moments à part, palpitants. Lorsqu’en retournant la stèle, Rosalie et moi avons réalisé qu’elle était ornée, j’ai immédiatement songé que nous venions de réveiller un véritable corps de pierre assoupi depuis quelques 5000 ans ! Au-delà de l’aspect « émotionnel », il s’agit d’une découverte scientifique majeure. En France, on ne connaissait aucun monument semblable en des latitudes si septentrionales !
"Fiche d'identité" de la stèle anthropomorphe :

- Grès sableux local d’aspect naturellement « boursouflé »

- Forme subrectangulaire


- 2,07 m × 0,45 m × 0,46, pour 2 tonnes estimées


- Une face décorée et cinq motifs recensés
France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)
Figure 3 - Photographie de la stèle et détails de motifs
Crédit Photo :  Jules Masson Mourey
Le terme "stèle anthropomorphe" peut paraître quelque peu barbare pour nos lecteurs. Comment le définiriez-vous ? Qu'est-ce qui en fait la spécificité ?

J.M.M. - Au sens strict, une stèle est un monument monolithe dressé, sculpté ou peint, tandis que le terme « anthropomorphe » veut dire « dont la forme rappelle celle de l’homme ». Une stèle anthropomorphe est donc un monument de pierre d’un seul tenant, dressé, décoré et qui évoque une représentation humaine. La notion de décor est essentielle pour différencier ce genre de vestiges des simples menhirs. Il faut noter aussi que la stèle anthropomorphe se distingue de la statue « véritable » en ce qu’il n’y est pas fait usage de la technique de la ronde-bosse (ou sculpture de plein relief).

R.J. - Il s’agit donc d’une représentation humaine, sur pierre pour le cas présent même s’il existe des exemples en matière organique (bois), de dimension hors-sol comparable à la taille des individus humains du Néolithique (ex : Ötzi, l’homme des glaces retrouvé dans les Alpes en 1991: 1,65 m).

France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 1 - Vue cavalière de la stèle en cours de fouille, face décorée contre le sol
Crédit Photo :  Rosalie Jallot


Dans quel contexte la stèle a-t-elle été découverte? Une structure voire du mobilier lui étaient-ils associés ? Par ailleurs, du point de vue chronologique, où nous situons-nous ?


R.J. - En 2017, lors de la fouille préventive menée par l’Inrap à Chamigny, un village du début du Moyen-Âge, des fours à céramique et des sépultures contemporaines ont été découverts. Mais la période néolithique était également largement représentée avec la présence notable d’une sépulture collective atypique de la fin du Néolithique (dates C14 et mobilier du IIIème millénaire avant notre ère) et d’une stèle anthropomorphe, à 60 m, hors de toute structure archéologique (type fosse de calage ou de dissimulation) et seulement accompagnée de deux plus petits blocs, comme on le voit sur le premier cliché.

Chronologique envisageable : Le IIIème millénaire au sens large, soit le Néolithique récent-final. Pour rappel, la période dite du Néolithique observe une transition du mode de vie humain, qui mue progressivement du nomadisme à la sédentarité, avec des innovations telles que l’agriculture, le pastoralisme, la céramique, les objets en pierre polie et les échanges à longues distances. Elle émerge vers 10 000 avant notre ère au Proche Orient, puis met 5000 ans avant notre ère à parcourir l’Europe -en sauts de puce arythmiques- avant d’atteindre les côtes de l‘Atlantique. Des cultures archéologiques bien particulières se développent alors sur les côtes de la Façade Atlantique à partir de 5000 av. notre ère. Elles se caractérisent par un goût prononcé pour les architectures monumentales. Dans les régions où la roche de qualité est facilement accessible, comme en Bretagne, en Galice, en Charente et en Grande Bretagne, ces monuments se sont d’avantage conservés et nous pouvons encore largement les apprécier aujourd’hui. Je parle des structures de type menhir (signalétique aux fonctions diverses [logistique, symbolique], dolmen (tombe). Elles ont leurs homologues en terre et/ou en bois dans les régions sédimentaires où la roche est plus ponctuellement accessible.

J.M.M. - Cette « ambiance » chronologique du IIIème millénaire avant notre ère (établie grâce aux datations radiocarbones de la sépulture collective) est parfaitement cohérente dans la mesure où elle correspond à l’essor de la proto-statuaire humaine dans toute l’Europe sud-occidentale.

Y a-t-il des indices qui permettraient de dire que cette stèle a été "abandonnée" de façon délibérée ?

J.M.M. - Puisque la stèle a été découverte face décorée contre terre et en dehors de toute structure archéologique, on peut imaginer qu’elle a été abattue puis éventuellement déplacée… Mais dans quel contexte ? Pour quelle raison ? Elle ne présente en tout cas aucun stigmate de dégradation volontaire, comme c’est parfois le cas ailleurs.

R.J. - Si des éclats de silex néolithiques ont été retrouvés dans les limons ayant piégés le bloc après son abandon, ils ne peuvent être directement associés pour dater la stèle. Pour résumer, la stèle a pu être déplacée et peut-être délibérément abandonnée, face décorée cachée, de manière à ne pas retrouver le bloc aisément et si tel est le cas quand même, à ne pas en saisir la nature et la fonction initiale.

France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 2 - Relevé de la stèle
Crédit Photo : Rosalie Jallot
France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 3 - Photographie de la stèle et détails de motifs
Crédit Photo :  Jules Masson Mourey


Pour en venir à l'objet même de cette interview, sur base des illustrations reprises sur cette page, pourriez-vous nous aider à interpréter, à comprendre le message véhiculé par cette stèle ?

J.M.M. - D’abord, il y a l’élément central : cette ceinture constituée de trois traits piquetés à peu près parallèles. Un objet de forme oblongue y paraît suspendu. Pour ma part, j’aurais tendance à voir dans ce motif la représentation d’un poignard, peut-être dans son fourreau. Pourrait-il faire écho à ce magnifique poignard en silex découvert dans la sépulture collective ? Au-dessus, une sorte de bande crantée nous pose encore quelques problèmes… Et puis enfin, en haut à droite, ces deux formes triangulaires sculptées en léger relief, tête-bêche, que j’interprète comme des lames de poignards dénudées, peut-être en cuivre. Nous avons là, sans aucun doute, la représentation d’un individu important ! Mais était-ce un chef? Un guerrier ? Un glorieux ancêtre ? Une divinité ? Aujourd’hui, il est difficile de répondre à ces questions.

R.J. - Les particularités importantes à retenir de la stèle de Chamigny peuvent se détailler comme suit :

- La diversité des motifs et la manière dont ils ont été réalisés synthétisent des influences culturelles réparties dans toute l’Europe de l’ouest, et invitent donc à envisager des échanges importants sur de longues distances;
- Sa localisation en Seine-et-Marne marque la découverte de ce type la plus septentrionale en l’état actuel des connaissances;
- Elle a été retrouvée en contexte archéologique fiable (proximité spatiale sans connexion stratigraphique directe), vraisemblablement non redéplacée depuis la fin du Néolithique.
France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 4 - Enregistrement RTI par Jules Masson Mourey
Crédit Photo : Rosalie Jallot
 

Dans une société du Néolithique, quelles sont les hypothèses traditionnellement admises concernant la fonction et l'usage d'une telle représentation ?


J.M.M. -Justement celles que j’évoquais précédemment : l’expression d’un culte religieux, la matérialisation pérenne de lignages ancestraux, ou encore de personnages riches et influents du type des « Big-Men » de Nouvelle-Guinée… Toutes ces hypothèses se valent en cela qu’elles sont toutes presque invérifiables, ou du moins invérifiées pour le moment. 

R.J. - En effet cette capacité d’abstraction -déjà présente durant la Préhistoire- de l’individu humain à se représenter soi-même ou ses pairs, est néanmoins ici remarquable au niveau de l’échelle choisie. Si la miniaturisation était d’avantage en usage auparavant (cultures archéologiques gravettienne, magdalénienne…) et reparaîtra par la suite au côté de la statuaire monumentale durant la Protohistoire jusqu’à nous, la représentation à « l’échelle 1 » semble s’affirmer puissamment durant la fin du Néolithique.

Néanmoins il semble important de rester bien objectif par rapport à son sujet d’étude, éviter tous transferts sociétaux et idéologiques, dans un sens comme dans l’autre. À ce titre, il conviendra toujours de rester mesuré quant aux interprétations sur le sexe, le genre, la place sociétale des individus représentés et la portée mémorielle de tels choix.


Dans le cadre de vos recherches, vous a-t-il été possible de comparer, de rapprocher cette découverte avec d'autres stèles anthropomorphes mises au jour en France ou à l'étranger ?

J.M.M. - Bien sûr, et c’est là l’un des principaux intérêts de cette découverte ! Dans le cadre de ma thèse, j’étudie les stèles anthropomorphes néolithiques du midi de la France. Certaines d’entre elles, comme la superbe « Dame de Saint-Sernin », conservée au musée Fenaille de Rodez, présentent par exemple une ceinture très semblable à celle de Chamigny… Dans les Alpes et en Italie du Nord, d’autres stèles encore affichent des poignards au niveau du torse. Et puis dans le reste de l’Île-de-France, même s’il s’agit plutôt d’éléments d’architecture de tombes mégalithiques, on a déjà remarqué le goût des hommes du Néolithique pour les dalles rocheuses naturellement boursouflées (des « ripple marks »), comme celle-ci... On serait donc peut-être confrontés là à une sorte de syncrétisme iconographique entre traditions locales et influences exogènes.

R.J. - Si Jules travaille essentiellement dans le sud de la France, je travaille d’avantage en différents secteurs de la Façade Atlantique et notamment en Bretagne, en Charente, dans le Pays Basque et en Grande Bretagne. Ce qui m’invite à considérer comme ouverte la question des influences stylistiques diverses. Pour exemple précis, les deux motifs triangulaires tête-bêche sont-ils véritablement des poignards ou des lames de hache polie, bien connues des représentations du Golfe du Morbihan ? Réflexion similaire pour le motif en « U » à l’aplomb de la ceinture sans équivoque. A la lumière des travaux de l’ethnologue Victoria Ebin, on pourrait proposer l’hypothèse d’un étui pénien ou d’un cache-sexe, tout autant que celle d’un poignard rangé dans son fourreau.

Ce qu’il faut bien retenir de cet exercice de démonstration, c’est bien l’importance de multiplier les collaborations scientifiques, afin de ne négliger aucune piste de recherche !

France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 5 - Relevé au calque par Rosalie Jallot
Crédit Photo :  Jules Masson Mourey


Une telle découverte est loin d'être négligeable en termes de connaissances. Qu'offre-t-elle en termes de perspectives de recherche?

R.J. - Avec le temps depuis mes études de Master (2017), j’affine ma lecture technologique sur les outils en pierre et les architectures mégalithiques ; les menhirs, les dolmens. Mais avant l’étude de Chamigny, je n’avais pas eu l’occasion d’analyser spécifiquement des décorations sur mégalithes. En archéologie si l’on souhaite rester pertinent, il faut apprendre à travailler en équipe. Il faut donc faire appel à des collègues encore plus spécialisés. Véronique Brunet, spécialiste des outils en pierre néolithiques de la Seine-et-Marne, Laure Pecqueur, l’anthropologue qui a fouillé la tombe collective du site, Médard Thiry, géologue émérite du BRGM. C’est également ainsi que Jules, spécialiste des statues menhirs du sud de la France, est entré, sur ma demande enthousiaste, dans l’histoire de la découverte de la stèle de Chamigny.

Les conditions préventives en archéologie permettent d’ouvrir de très larges zones de mise-en-évidence de vestiges archéologiques, mais parfois certains « mobiliers » - notamment les éléments d’architecture volumineux - rebutent logiquement pour le transport maitrisé en base archéologique et l’étude à la suite. Une prise de conscience est à l’œuvre sur l’importance de tels vestiges jugés encombrants et la nécessité de pouvoir les étudier en base archéologique au même titre que n’importe quel vestige.


Mais il faut toujours un coup d’essai ! Ce fut le cas pour ma part sur le site de Chamigny, ayant par ailleurs bénéficié de la confiance de ma responsable d’opération médiéviste N. Mahé-Hourlier. Il m’a fallu retourner sur initiative personnelle et la seconde fois en compagnie de Jules, pour repérer les élément de décor.


Le programme de recherche est vaste bien qu’il arrive presque à son terme, il se présente en différents niveaux :


- Niveau d’étude régional, qui figure dans le rapport de fouille qui vient de paraître.


- Des communications orales en France et à l’international (Royaume-Uni): objectif faire découvrir et partager cette découverte avec nos collègues scientifiques, mais aussi le grand public, comme par le biais de cet entretien.


- Un programme d’expérimentation archéologique pour mieux comprendre les différentes étapes d’un chantier mégalithique : de l’extraction de la roche, à sa mise-en-forme, sa décoration, son transport, son dressement, sa détérioration progressive naturelle ou délibérée, son abandon.


- Travailler sans relâche à la prise de conscience de l’importance de tels vestiges hors des régions classiques où l’on trouve des mégalithes (Façade Atlantique).


- Création d’une spécialité légitime combinant la finesse d’analyse du programmé à l’ampleur et l’efficacité d’intervention du préventif.


J.M.M. - Je crois qu’il faut principalement appréhender cette stèle comme un élément supplémentaire – et de premier ordre ! – pour alimenter le vieux débat autour des liens spéciaux qu’entretenaient les groupes culturels du Néolithique final du Bassin parisien avec leurs homologues plus méridionaux.

Quand pouvons-nous espérer la découvrir dans un musée?

J.M.M. - J’espère bientôt ! Un tel monument, absolument unique en son genre dans la région, doit être rendu accessible et visible par le grand public et les autres spécialistes.

R.J. - Même s’il y a là un vrai défi administratif et logistique, c’est l’objectif que nous nous sommes fixés pour la fin de l’année 2020. Actuellement le musée régional de Préhistoire d’Île-de-France, à Nemours, envisagerait d’exposer la stèle.

Un dernier mot?

R. J.
- Oui. Je tiens à insister sur le fait qu’il s’agit ici d’un travail d’équipe et je souhaite profiter de l'occasion afin de remercier toutes les personnes qui m’ont épaulé durant cette étude de longue haleine; en particulier, mes collègues Inrap cif. : Nadine Mahé-Hourlier, Responsable d'opération du site de Chamigny (collaboration scientifique); Véronique Brunet, lithicienne spécialiste de la Seine-et-Marne et doctorante à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, laboratoire Trajectoires (nombreuses prospections régionales, collaboration scientifique) ainsi que Laure Pecqueur, anthropologue, laboratoire Eco-anthropologie, CNRS (collaboration scientifique).

Je n'oublie pas non plus les intervenants externes : Médard Thiry, géologue émérite de l'Ecole des Mines (prospections régionales et collaboration scientifique); Jules Masson Mourey, doctorant au Laboratoire méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique (Aix-Marseille Université) (prospections régionales et collaboration scientifique); Alexandre Cantin, doctorant à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (prospections régionales et collaborations scientifiques), mais également la famille Brayer pour leur aide et leur disponibilité.

France - Une grande stèle anthropomorphe décorée découverte à Chamigny en Seine-et-Marne - Entretien croisé avec Rosalie Jallot et Jules Masson Mourey, archéologues (Archeologia.be, 22 septembre 2020)

Figure 6 - Vue générale du site en cours de fouille
Crédit Photo :  Laure Pecqueur - Inrap



Pour en savoir plus sur la découverte:

JALLOT R., MASSON MOUREY J. 2019, Découverte d’une grande stèle anthropomorphe gravée en Île-de-France orientale (La Grande Maison, Chamigny, Seine-et-Marne), Bulletin de la Société préhistorique française, t. 116, n°4, p. 777-780. 
https://www.academia.edu/

MASSON MOUREY J., JALLOT R. 2020, Seine-et-Marne : une exceptionnelle stèle anthropomorphe, Archéologia, n°584, p. 12.
https://www.academia.edu/

MAHÉ-HOURLIER N., JALLOT R., PECQUEUR, L. et al., 2020, Chamigny (Seine-et-Marne), Rue de la Marne-RD 80 : Lieu-dit « La Grande Maison », Rapport final d’opération, Pantin, Inrap CIF, SRA d’Île-de-France), vol.1 : Les occupations néolithiques (390 p.), vol. 2 : Les occupations médiévales et modernes. (489 p).


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